découverte

Histoire

L'origine du village

Le nom d'Aubigny-au-Bac est tiré de deux mots latins traduits par ‘Blanc feu ‘, ’Aube ‘ et ‘ignis ‘, sans doute à cause de la fumée blanche dégagée par la tourbe en combustion, le suffixe ‘Bac ‘ fut ajouté à Aubigny en référence au bac assurant la navette entre les rives.













De -8000 à -5000 ans avant notre ère, le réchauffement tempère le climat et fait régresser les glaciers, la forêt commence à s’emparer de la contrée et abrite des loups, renards, cerfs, sangliers et chevreuils pour l’essentiel. Les tourbières, originaires de la première glaciation continuent de se former dans la vallée de Sensée et de la Scarpe. C’est également l’époque où l’homme apprivoise le chien, qui l’aidera à traquer le gibier. Chasseur, sa nourriture est aussi à base de fruits, de graines et de racines. Pour faciliter ses déplacements, il diminuera la taille de ses outils de pierre pour s’alléger, les microlithes.

La révolution néolithique sera vraisemblablement due à une initiative de la femme, 3000 ans avant notre ère, elle se marquera surtout par une sédentarisation des tribus, mettant fin au nomadisme.

Parallèlement, l’apparition de l’agriculture (seigle, lin), et de l’élevage (bovins, caprins, porcins), commencera à épauler la cueillette et la chasse. Peu à peu le tissu, obtenu avec le lin, complètera avantageusement la peau de bête.
Dans la région, il semblerait bien que l’on assistât à la concomitance de deux types de civilisation, les chasseurs dans les vallées, et les agriculteurs éleveurs, sur la butte sableuse qui va de Bugnicourt à Lallaing.

En décembre 1971, un agriculteur d’Aubigny-au-Bac extrait un gros bloc de grès qui s’avère être un polissoir ; ce polissoir recouvrait une tombe du néolithique.
La fosse d’où fut retiré le polissoir renfermait les restes d’un gobelet campaniforme, et quelques vestiges osseux en très mauvais état. En forme de cloche renversée, ce gobelet présente un décor en plusieurs tableaux horizontaux réalisés avec les pointes d’un peigne en os ou en bois.










Il est caractéristique de la fin du néolithique, au moment de l’apparition du métal, le Bronze, 1800 ans avant J-C, ainsi que de la domestication du cheval.
Un morceau de mâchoire et une dent ont permis d’identifier un enfant d’environ 6 ans.
Au début de l’âge de Bronze, -2100 à -1500 avant JC, une métamorphose sociologique importante fera apparaître un phénomène culturel international important, le Mégalithisme, voir la rubrique « La Pierre qui pousse ».

Progressivement est introduit l’usage du cuivre, puis du bronze, d’abord pour les armes, bijoux et outils, sans bouleverser les méthodes agricoles ni les coutumes.
Cependant, l’usage bientôt exclusif du métal va de pair avec des évolutions profondes qui voient l’apparition d’une classe d’artisans spécialisés, et d’une aristocratie armée d’épées, casques et cuirasses.
Les découvertes locales sont encore rares, exception faite d’une pointe de lance découverte dans les tourbes d’Aubigny.







 Au début, une population lacustre s’est très probablement installée sur la Sensée, tant pour utiliser l’eau de leur quotidien, que pour se mettre hors d’atteinte des prédateurs, et des tribus belliqueuses voisines. 
Par la suite, les tourbiers retirèrent très souvent du fond des ‘clairs’, des troncs de chêne parfaitement conservés issus des pilotis.
Des habitats plus solides remplacèrent ultérieurement ces casses lacustres, bâties le long des berges cette fois, et des débris de tuiles romaines trouvés au fond de la vallée, permirent de déterminer l’emplacement du village, d’ouest en est, suivant le cours d’eau.
Plus tard, au lieu-dit ‘La tarte avisée’, la construction d’une station d’épuration fut à l’origine d’une fouille archéologique en janvier 2000, des prospections minutieuses à cet emplacement avaient mis en évidence la présence d’un important mobilier gallo-romain.
La période la plus ancienne est marquée par la construction d’un bâtiment d’environ 6 m sur 10, ainsi que parcelles de culture ou un enclos à bestiaux. Deux grandes fosses se situent dans la zone, dont l’une a livré de la céramique du Bas Empire gallo-romain, ainsi que dix pièces de monnaie des règnes de Tétricus et Claudie II (268-270). Les bâtiments disparaissent après la fin du Ive, et il ne subsiste plus qu’un important réseau fossoyé, avant que le site ne soit complètement abandonné jusqu’à une période moderne présente par un four à briques.

L'histoire d'Aubigny-au-Bac

En 1160, un bateau assurait le passage de la Sensée avec un droit de péage au seigneur. Puis sur ordres du roi, un pont fut construit avec augmentation des droits de péage au profit du seigneur de Rubempré par arrêt du conseil le 18 août 1722.
Depuis le XVIe siècle, la seigneurie du village était assurée par la maison de Rubempré dont Philippe de Rubempré en 1624 fut le 358ème membre de l’Ordre de la Toison d’or, gouverneur et capitaine-général de Lille, Douai et Orchies, comte de Vertain le 8 février 1614, baron d’Everberg le 18 février 1620 et d’Aubigny. Il décède en 1639. 
À partir de la fin du XIIe, la possession de mottes féodales tend à se démocratiser, les dynasties comtales sont obligées, si elles veulent conserver leurs prérogatives, de s’allier aux seigneurs locaux.
Ceux-ci profitent de cette situation pour s’emparer des possessions comtales ou ecclésiastiques, qu’ils redistribuent par la suite à leurs fidèles.
Ainsi, le château d’Aubigny-au-Bac, la Tour de Cantin passeront aux mains d’une branche cadette des seigneurs locaux.
À Aubigny, ce sont les seigneurs d’Aubigny, du XIII au XV siècles, remplacés ensuite par la maison princière des Rubempré.
Dans un procès de 1284, il est fait mention de ‘Bac à Augingby’, et, à la fin des années 1500, de Aubegnies, tandis que jusqu’au XVIIe, un péage réglementait la traversée de la Sensée en bac.

Suite à l’occupation du fort d’Aubigny-au-Bac par les ennemis français de Cambrai, de février à juillet 1595, tous les villages de la région sont littéralement pillés, et ruinés.
Le roi Louis XIV obligea en 1660 le seigneur de Rubempré, seigneur de la cité, à construire un pont et lui donna la permission d’augmenter le droit de péage pour pouvoir à son entretien. Ce pont permit la liaison entre Douai et Cambrai.
Toutefois, les habitants des villages environnants continuèrent de bénéficier de l’exemption du péage, moyennant une redevance annuelle, droits abolis en 1790, à la Révolution.

C’est en 1668 que la cité sera définitivement rattachée à la France.
Avec le mariage d’une descendante, Louise Brigitte, princesse de Rubempré et d’Everberg, la seigneurie entrera dans la famille des comtes de Mérode-Montfort.
Catherine de Seillier, dame de la Précelle, par son testament de 1726, offrit de grandes libertés aux pauvres du village.
Les prévôts et écolâtres de la collégiale Saint Pierre de Douai, furent les administrateurs de cette pieuse fondation supprimée à la Révolution. 
Une église sera fondée sur les ruines de l’ancienne chapelle du château, dont il ne restera rien.

C’est en 1793 qu’une Redoute fut édifiée (voir la Redoute à Erchin). Elle fut établie sur un point culminant du territoire au nord du village, et pouvait balayer de son tir toute une zone comprise entre l’abbaye du Verger (Oisy) et Brunémont à l’ouest, et Féchain à l’est.
Elle tenait ainsi sous son feu la route nationale, voie importante dont pouvait disposer les armées ennemies. Une tête de pont fut établie à Aubigny pour couvrir ce rassemblement et permettre à l’armée française de déboucher vers le Nord.
Vu d’avion, des traces de végétations différentes déterminent encore l’ancien emplacement de cette Redoute repliée en arrière de l’Escaut et de la Sensée.
Ses vestiges étaient encore apparents en 1863, et le moulin à vent du père Normand s’est installé sur ses ruines.
Plus tard, ce moulin fut enlevé et transporté en blocs sur des rouleaux, jusqu’au fond du chemin de Marcq, au lieu-dit ‘Sissonne’, et de nouveau transporté jusque sur le territoire de Féchain où il terminera sa carrière.
Une chanson écrite par Hyacinthe Verriez vers 1860 immortalise cette partie de l’histoire. Intitulée ‘A mon village’, elle transmet la nostalgie du moulin.
Sûrement inspirée de la civilisation précédente, une industrie de peignage du lin et de chanvre s’installe en 1800, et contribuera à la prospérité du village jusqu’en 1870.
En cette année 1870, la ligne de la Sensée fut la limite extrême qu’atteindront les envahisseurs prussiens dans le Nord de la France.
Une patrouille de Uhlans vint parader sur le pont levis du canal, elle couvrit une opération de réquisition exécutée par un gros détachement ennemi à Oisy-le-Verger. Au cours de la campagne de l’armée du Nord, Aubigny fut souvent traversée et hébergea parfois quelques éléments de cette armée, que Faidherbe venait de réformer. C’est ainsi que le village eut la tristesse de voir repasser dans ses murs les débris des corps écrasés à St Quentin.

Cette même année, Napoléon III offrit une toile aux aubignois lors de son passage dans la cité, « Jésus guérissant un démoniaque », de Jean-Paul Laurens.
Il s’agit d’un épisode de la bible, qui raconte que Jésus, après avoir traversé un lac, rencontra des hommes possédés par le démon, errant parmi des tombeaux.
L’œuvre représente Jésus guérissant un démoniaque, il appose la main sur l’homme dénudé, recroquevillé contre la paroi d’un mausolée. 
Le 15 juin 1882 sont inaugurés les 14 km de voie ferrée qui relieront Somain à Aubigny via Aniche. Le minerai et les produits issus de l’industrie du verre rentabiliseront cette ligne, baptisée par la suite de « Train des péqueux ». Le relais de diligence de l’époque, sis ‘421’ aujourd’hui, connut une forte baisse de sa fréquentation au point de devoir transformer son activité en auberge.

La vallée de la Sensée se transforme, à la saison des pluies, en un véritable lac, large de plus d’un kilomètre. Le meilleur gué : Aubigny-au-Bac fut un des points farouchement disputés entre Anglais et Allemands en 14-18.

 



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